Michelle BARETTE

Bonjour à tous,

Aujourd’hui, c’est avec beaucoup d’émotion que je prends la parole pour parler d’une personne qui a marqué nos vies : ma mamie.

Pour certains, c’était « Michelle », pour d’autres « maman » ou encore « mamie », et pour papi, c’était « mimi chérie » ou « mon petit poussin », surtout quand il voulait nous faire rire. Mais peu importe le nom qu’on lui donnait, elle restait toujours la même : une femme drôle, attachante, généreuse, un peu râleuse, mais terriblement gentille. Une femme avec du caractère, têtue comme pas deux, bien campée sur ses idées, mais avant tout, une femme courageuse. Une battante ! Toute sa vie, elle s’est accrochée face aux épreuves, elle s’est battue, encore et encore, et n’a jamais rien lâché. C’était une vraie guerrière.

Au-delà d’être une guerrière, mamie était une femme qui aimait donner. Elle aimait faire plaisir aux gens qu’elle aimait. Elle adorait nous réunir autour de bons repas, avec une jolie table bien décorée. Elle aimait cuisiner, jardiner, jouer à son ordinateur et sa tablette, elle adorait ses orchidées, et surtout elle adorait faire de la dentelle. Tous les lundis et jeudis, elle aimait aller à son atelier dentelle où elle retrouvait ses copines et surtout sa meilleure amie avec qui elle aimait partager par la suite le thé : Michelle. Et oui, Michelle et Michelle, deux inséparables.
Mais, ce qu’elle aimait plus que tout, c’était papi, sa famille, ses filles, et nous, ses quatre petits-enfants : Tifenn, Corentin, Baptiste et moi.

Mamie nous faisait toujours de supers gâteaux pour le goûter. Des quatre-quarts, des gâteaux au chocolat, des muffins, et puis ce fameux gâteau nature en forme de mouton. Mais notre préféré à Tifenn et moi, c’était celui au chocolat, coupé en deux, avec de la confiture de framboise au milieu, et plein de chantilly sur le dessus. Celui-là, il détrônait tous les autres.

Elle nous faisait aussi beaucoup rire quand elle nous interdisait de dire des gros mots. Elle disait toujours que si jamais on en disait un, il fallait mettre un euro dans sa tirelire. Sauf que, entre nous, on ne l’a jamais fait, mais ça nous faisait bien rire à chaque fois qu’elle le disait !

Il y avait aussi les après-midis à la cueillette, quand on allait ramasser des fruits pour que Mamie puisse faire ses fameuses confitures maison. Qu’est-ce qu’elles étaient bonnes, ses confitures ! On passait plus de temps à manger qu’à ramasser, mais on adorait ça. Je me rappelle surtout cette fois où Mamie n’arrivait plus à marcher tellement elle était fatiguée, et qu’on a dû la mettre dans la brouette pour la ramener jusqu’à la voiture de Papi. Ah, qu’est-ce qu’on a rigolé ce jour-là !

Pour ses quatre petits-enfants, elle était toujours présente. Tous les mercredis, c’était chez papi et mamie. Et tous les mercredis midi, c’était poulet pomme de terre et quelquefois frites pour notre plus grand plaisir. Et je pense que je peux parler au nom de nous quatre pour dire que l’on oubliera jamais ces sorties vélos que l’on faisait régulièrement tous les cinq : elle et nous quatre ; elle en avait du courage ! Papi lui, un peu moins, il préférait faire une sieste en nous attendant, n’est-ce pas papi ?

Et puis il y avait les après-midi loto : une ligne = un bonbon. Deux lignes = deux bonbons. Et carton plein ? Une pomme ! Oui, chez Mamie, c’était comme ça. Plus tard, le loto a laissé place au rami. On y a passé des heures. Des parties interminables, des fous rires, des cartes échangées sous la table en tricherie, mais des moments qui resteront gravés à vie. Tout comme les fameuses lignes qu’elle nous faisait copier : « Je ne dois pas cracher sur la voiture de Papi. » C’était notre jeu préféré depuis la fenêtre de la chambre des garçons. Ah, on en a fait, des bêtises… mais qu’est-ce qu’on a ri, auprès de mamie.

Il y avait aussi ces nuits où nous dormions tous les quatre chez Papi et Mamie. Les garçons s’en souviennent sûrement très bien, Tifenn un peu moins, puisqu’elle ne restait quasiment jamais la nuit entière, pas vrai Tifenn ? Sa maman lui manquait trop, alors elle finissait toujours par rentrer. Elle, elle pleurait un peu… mais nous, qu’est-ce qu’on rigolait !

En bêtises, il y avait aussi les garçons qui jouaient au tennis… mais pas avec une balle de tennis, non non, avec des pommes ! Ils ont taché tout le mur de la maison, et Mamie était vraiment très énervée. On a dû nettoyer tout le mur à la main, tous ensemble, avec une éponge et de l’eau. Même nous, les filles, alors qu’on n’avait rien fait !

Et puis, comme tous les enfants, on adorait cuisiner… mais pas avec de vrais ingrédients, non ! On faisait nos meilleurs gâteaux au chocolat… avec de la terre. Et nos supers chocolats chauds, on les préparait en mélangeant la terre avec de l’eau dans les bidons de récupération que Papi avait derrière les lapins. Mamie, elle, nous regardait toujours avec un air mi-amusé mi-râleur en disant : « C’est sale, vous allez être malade ! »

C’était ça, notre enfance avec Mamie : un mélange de rires, de règles pas toujours respectées, mais toujours beaucoup d’amour.
Je pourrais en parler pendant des heures et des heures… mais je sais que ce n’est pas possible aujourd’hui.
Et puis, je suis certaine que chacun ici pourrait, lui aussi, raconter une anecdote, un souvenir, ou même juste un petit détail qui lui rappelle Mamie.
Elle aurait été tellement touchée de voir combien elle a marqué nos vies, chacun à sa manière.
Et tout cela, on continuera de le faire vivre dans nos souvenirs, dans nos gestes, dans nos traditions et dans toutes les histoires qu’on se racontera encore, entre nous.
Moi, en tout cas, je garderai tout ça précieusement en mémoire, comme vous tous, j’en suis sûre.

Mamie, tu vas nous manquer. Terriblement.
Mais tu resteras toujours là, avec nous, à ta manière.
Dans les gestes qu’on répète sans y penser : la façon de préparer une table avec soin, de mettre une petite déco, ou de faire le gâteau au chocolat comme tu le faisais.
Dans la douceur d’une orchidée en fleurs que l’on regarde, dans le parfum des confitures maison, dans le jardin où poussent tes plantes, et même dans ces moments où on râle un peu, comme toi tu le faisais si bien.
Tu resteras dans nos souvenirs, dans nos rires, dans nos bêtises, et dans ce courage que tu nous as toujours montré. Mais surtout, dans nos cœurs !
Merci pour tout, mamie. Merci pour ton amour immense, ta patience infinie, ta force et ta générosité.

Merci d’avoir été toi.

On t’aime fort et on ne t’oubliera jamais.

Je t’aime mamie.